DEMOCRATIE à l ' ATHENIENNE

N'EST PAS PERICLES QUI VEUT...!

Cinq siècles avant notre ère, ce fut la période faste d'un homme auprès de qui les hommes politiques de nos jours devraient souvent faire référence ou encore de s'inspirer. Il s'agit de PERICLES.

En effet, la démocratie à l' athénienne, dont cette civilisation fut l'inspiratrice, permettait à tous les citoyens de discuter sur les forum. Aujourd'hui, ces forum, il n'en reste que le nom, et ils sont réduits à l'implantation de "marchands du Temple". Mais où est passé cet esprit collectif dont chacun aimerait y faire référence? 

Si je relate cet épisode "antique" c'est tout simplement pour mettre en exergue une différence notable sur le vocable et sur le processus employé à cette époque. Un projet, un acte ou une disposition nouvelle se discutait toujours en amont. A présent, tout est inversé. Les groupes de pression agissent à leur guise et la résultante sera présentée aux citoyens en toute fin de parcours. C'est ce que le législateur a appelé, avec son non-sens habituel, la démocratie. Nos ancêtres grecs avaient inventé ce mot qui se décomposait ainsi : dêmos (peuple) et kratos (pouvoir), le pouvoir appartient au peuple (au citoyen). 

Application :  

De nos jours, le "pouvoir" installé donne la possibilité au peuple de s'exprimer, in fine, à condition de ne pas faire obstruction à la technocratie hyper ambiante de ce pouvoir. La loi SRU de 2000 est un exemple flagrant à propos des enquêtes publiques  diligentées en fin de parcours d'un dossier, sensible ou non. Ces enquêtes (qui en réalité n'en sont pas) n'ont qu'un seul objectif, soulager la conscience des dirigeants en reportant la responsabilité sur le citoyen. Alors qu'il semblerait tellement plus judicieux de faire participer le citoyen en amont et au tout début des projets. Mais, disons-le, nous toucherions un peu trop au pré carré des groupes de pression influents ou encore d'une administration trop fermée sur elle-même faisant fi des intérêts majeurs des populations.

Je pourrais énumérer des exemples à l'infini, tant ils sont nombreux. Mais que chacun s'interroge sur les effets dévastateurs provoqués par des projets souvent iniques, irréfléchis, inutiles ou d'un intérêt partisan. Notre Dame des Landes aurait pû avoir une autre issue et aurait peut-être généré moins de dépenses superflues si l'on avait créé à l'époque, en son début, un collectif où les populations auraient eu droit de citer. Plus près de chez nous, en Normandie, deux exemples majeurs doivent être relatés dans ce même dédale, je veux parler des Barrages du sud Manche et du site d'enfouissement de Nonant le Pin. On pourrait lister encore Sivens ou le projet Center Parcs en Isère, lequel a dû être abandonné à la suite des réactions locales sur l'environnement. 

Je voudrais conclure en disant ceci. Périclès, homme d'Etat certes, n'est plus depuis très longtemps mais nous avons à l'infini des "petits Périclès" en herbe et sans envergure, souvent incapables de créer une perspective globale et à long terme de nos territoires. Le côté friand serait plutôt le "paraître" ou  un "électoralisme" chronique ou encore un assouvissement immodéré du pouvoir. Le référendum constitutionnel de 2005 est l'image même des limites d'impact du citoyen sur la démocratie. Le NON de la population s'est transformé en "raz de marée"  politicien dans les écrits du Traité de Lisbonne. 

N 'est pas Périclès qui veut...! Nous l'avions compris. 

                                                 Florestan DUBOIS

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